Quelles sont les logiques de recours à la formation en entreprise ?

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Dans son étude « Dis-moi quel poste tu occupes, je te dirai quelle formation tu suis », le Céreq vous offre un regard inédit sur les logiques de recours à la formation en entreprise.

A travers l’analyse des intitulés de formation, L’enquête Defis vous renseigne pour la première fois sur le contenu de près de 6 millions de formations suivies entre janvier 2014 et juin 2015 par les salariés. Il offre ainsi un regard inédit sur les logiques de recours à la formation en entreprise. C’est l’objet de sa publication « Dis-moi quel poste tu occupes, je te dirai quelle formation tu suis », publiée en décembre 2019.

Les formations suivies scrutées à la loupe…

L’enquête Defis s’appuie sur près de 6 millions de formations suivies entre janvier 2014 et juin 2015, réparties en 35 familles, puis en 4 grands domaines :

  • Les formations spécifiques aux métiers (38 % des formations suivies),
  • Celles à caractère transversal (30 %),
  • Les habilitations nécessaires à l’exercice d’un métier (14 %),
  • Les formations liées à l’obligation de maintien de l’hygiène et de la sécurité sur les postes de travail (10 %).

Cette présentation s’attache à mettre en exergue le lien étroit entre contenu des formations et qualification du poste de ceux qui les suivent.

source : Céreq – décembre 2019

Pour les ouvriers, les employés et les techniciens : des formations pour faire face aux évolutions techniques

Les formations aux techniques et métiers de l’industrie et du bâtiment sont suivies pour la moitié d’entre elles par des ouvriers dans des fonctions de production, de chantier, d’exploitation ou d’installation, de réparation et de maintenance. Une partie de ces formations vise à se conformer à la réglementation, 20 % d’entre elles étant de nature obligatoire ou réglementaire.

Autre formations métiers, celles à la comptabilité représentent 2 % de l’ensemble. Elles sont suivies plus souvent par des salariés sur des postes de techniciens (39 %) ou d’employés (33 %), dans des fonctions de secrétariat, de saisie, d’accueil (14 %) ou de gestion comptabilité (40 %). Ces formations sont réalisées dans plus de 9 cas sur 10 dans le cadre du travail.

Les salariés occupant les postes les moins qualifiés sont également concernés par des formations à caractère plus transversal. Par exemple, celles relatives à la mise en œuvre des démarches qualité (aux intitulés de type «qualité » ou « conformité », 1% de l’ensemble) sont suivies pour près de la moitié par des ouvriers. Elles sont pour 39 % d’entre elles de type obligatoire.

Formation en entreprise pour les ouvriers, les employés et les techniciens : des formations pour changer de métier

Près d’un tiers des formations au paramédical et à l’aide à la personne ne sont pas réalisées dans le cadre du travail (contre 9 % pour l’ensemble des formations), et 10 % sont suivies dans le cadre d’une période de chômage (contre 4 % pour l’ensemble).

De même, les formations aux techniques et aux métiers de la sécurité sont également plus fréquemment que les autres réalisées dans le cadre du chômage pour accéder à un nouvel emploi : 25% des salariés en décembre 2013 n’ayant suivi que ce type de formations disent l’avoir fait pour changer de métier.

Certaines formations réglementaires, très marquées par l’empreinte du métier, préparent à des habilitations nécessaires à l’exercice de ce dernier. Elles représentent 14 % de l’ensemble des formations suivies.

A noter : 33% des salariés n’ayant suivi que des formations règlementaires déclarent qu’elle leur a été utile pour changer de métier, 29 % déclarent l’avoir suivie pour trouver un emploi, et 24 % pour éviter de le perdre.

Pour les cadres : des formations en lien avec l’évolution de leur métier ou de leur carrière

Comme l’évoquait l’étude de l’Apec « les cadres et la formation professionnelle » (décembre 2019), les motivations des cadres pour se former s’appuient sur une envie d’évoluer dans leur métier et de booster leur carrière.

Pour mémoire, l’Apec indiquait les motivations suivantes dans son étude :

  • Perfectionner des compétences déjà détenues ou prendre du recul sur ses pratiques
  • Appuyer une prise de poste
  • Faire face à une nouvelle situation professionnelle
  • Développer son réseau professionnel
  • Prendre confiance en soi et gagner en crédibilité auprès des autres.

L’enquête Defis confirme cette logique d’adaptation à l’évolution du métier. Les formations transversales sont aussi largement plébiscitées par les cadres : 47 % des formations liées au process le sont par des cadres, et 54 % des formations en management le sont aussi.

« Réalisées dans le cadre du travail (92 %), les deux tiers de ces formations sont déclarées utiles pour une évolution hiérarchique au sein de l’entreprise et ne visent pas une mobilité externe ».

Par ailleurs, plus de la moitié des formations aux normes sont liées à des évolutions dans l’emploi (54 %) et les salariés formés exclusivement à ce domaine déclarent plus fréquemment (54 %) que c’est pour prendre davantage de responsabilités.

Enfin, les formations aux langues étrangères sont de façon majoritaire, et davantage que l’ensemble des formations, jugées utiles pour exercer un nouveau métier ou accéder à une position hiérarchique plus élevée :

« Dédiées à 82 % à l’anglais, ces formations sont les plus longues (226 heures en moyenne ; médiane de 42 heures) et concernent davantage les salariés occupant les postes les plus qualifiés : une sur deux est suivie par des cadres (contre 4% par des ouvriers). »

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