Pour la liberté de choisir son avenir professionnel

Un projet gouvernemental ambitieux est en route actuellement, la loi « pour la liberté de choisir son avenir professionnel », rien de moins.  Présenté en avril au Conseil des ministres, il regroupe trois réformes, celle de la formation professionnelle, du système d’assurance chômage et de l’apprentissage. Pas de doute, nos gouvernants pensent à notre avenir.

Mais, choisir son avenir professionnel, est-ce vraiment possible dans un monde géré par les diktats du chômage et de l’origine sociale ? On le sait, beaucoup d’employeurs ne lisent même pas les CV quand l’adresse du postulant est située dans une banlieue défavorisée, ou que son nom a une consonance étrangère. Et le taux de chômage est tellement élevé que l’on rencontre de plus en plus de jeunes surdiplômés, des bacs plus 5 et plus, coincés dans de petits emplois « en attendant ».

De plus en plus, on a l’impression que ces lois sont produites par des nantis qui, en dehors de toute réalité, effectuent un savant saupoudrage de fonds publics pour, en définitive, calmer les esprits, mettre les jeunes dans une formation où ils seront sages, et privilégier les aides pour les secteurs d’activité qui arrangent l’économie.

Quelle liberté de choisir son avenir professionnel ?

Mais les rêves ? Si le travail fait la fierté de l’homme, il devrait pouvoir choisir un emploi avant tout selon ses goûts, non pas d’abord selon les disponibilités ternes du quartier immédiat.

Si une jeune fille de banlieue a l’envie, et les moyens intellectuels, de faire médecine, si un jeune aimerai faire chef de brigade dans une cuisine réputée, pourquoi devrait-elle, pourquoi devrait-il se limiter à un emploi subalterne parce qu’il y a inscrit dans le regard des autres qu’ils n’y arriveront jamais ou que cela ne correspond ni à leur sexe ni à leur milieu social. Il faudrait qu’ils soient persuadés qu’ils ont le droit, s’ils font les efforts nécessaires, d’avoir l’avenir qui les rendra épanouis et heureux.

Il faut épauler ces jeunes, les sortir du quotidien, mettre en place des tuteurs institutionnels qui leur diront que, s’ils s’en donnent la peine, leurs rêves sont possibles. Des gens motivés et matures qui monteront avec leurs postulants des dossiers de projet professionnel au cas par cas, qui ne les laisseront plus se noyer dans la masse comme le font généralement les intervenants institutionnels actuels, en se contentant de coller une affiche de formation en informatique à côté de la porte de CDI du collège.

La nouvelle loi compte 67 articles. Il est urgent d’y ajouter un article imposant des cours réguliers d’estime de soi, pour les uns, et de respect des autres et des différences sociales, pour les autres. La commencera sans doute la vraie liberté, pour tous.

Ne soyons pas trop sévères…

Nous savons tous qu’avec cette énième loi, il n’y aura pas de miracle. Mais c’est déjà quelque chose. Attendons de voir. Car ce que nos gouvernants doivent aux jeunes générations, et aux autres, d’ailleurs, à ceux qui sont englués dans un emploi qui ne participe pas de leur bonheur et n’osent même pas espérer en trouver un autre, à ces forçats du quotidien qui sont abonnés à la recherche d’emploi et totalement déconsidérés au quotidien, ce qu’ils leurs doivent, c’est au moins d’essayer de faire quelque chose.

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