Quel casting pour la formation pro !

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Après la nomination de Muriel Pénicaud à la tête du ministère du Travail, découvrez l’équipe qu’elle vient de constituer pour prendre en charge la formation professionnelle.

Quel avenir se dessine pour la formation pro en France avec les nominations d’un ancien du Medef et d’un ancien de FO à la Direction du Cabinet du ministre du Travail ?

Antoine Foucher, Directeur de Cabinet

Riche d’un parcours professionnel varié et tourné vers les relations sociales, Antoine Foucher a une solide expérience des questions du marché du travail et du dialogue social. 

Avec sa nomination à la tête de son cabinet ministériel, Muriel Pénicaud lance un signal fort à l’attention des dirigeants d’entreprises. Cet ancien du Medef – directeur des relations sociales, de l’éducation et de la formation (de 2012 à 2015) – va impulser une nouvelle dynamique sur le dossier épineux de la réforme de la Loi Travail et de la formation professionnelle.

Lors de son audition au Sénat dans le cadre d’une Mission d’information sur le paritarisme (avril 2016), il affirmait :

“La récente réforme de la formation professionnelle plaide plutôt en faveur du fait que le paritarisme est capable de se réformer structurellement et de refonder le système sur lequel il est appuyé, pour moderniser son appareil de formation au service des entreprises et des salariés.”

Après quelques années à des postes à responsabilité dans la Haute Fonction publique, il se démarque ensuite par son engagement auprès de Xavier Bertrand. En 2011, il est alors conseiller technique en charge des questions liées au marché du travail et à la sécurisation des parcours professionnels.

Après son engagement au Medef de 2012 à 2015, il rejoint l’entreprise Schneider Electric France où il sera alors en charge de l’innovation et des relations sociales.

Bon à savoir : il a quitté le Medef en juin 2016 après l’échec de la négociation sur l’assurance chômage car il était en désaccord avec la ligne du Medef qu’il jugeait trop libérale et pas assez réformiste.

Dernier poste avant sa nomination : en janvier 2017, il est nommé membre du Conseil d’orientation pour l’emploi, instance d’expertise rattachée à Matignon.


Claire Scotton, Directrice du cabinet adjointe

Sortie de l’Ena en 2010, Claire Scotton a débuté sa carrière à l’Inspection générale des affaires sociales. Elle a ensuite évolué vers un poste de Directrice de projet auprès du directeur de la Sécurité sociale avant d’être sous-directrice adjointe des relations du travail à la Direction générale du Travail depuis mai 2015.

En avril 2016, elle répondait à la question “Comment se déroulera la rédaction du futur “Code du Travail du XXIe siècle ?” en indiquant vouloir donner plus de marge de manoeuvre aux entreprises dans le cadre de la rénovation du Code du Travail pour mieux concilier la performance économique et la performance sociale.

C’est elle qui sera en charge des questions liées au travail au sein du Ministère.


Stéphane Lardy,  Directeur du cabinet adjoint

Durant 9 ans, Stéphane Lardy a été en charge de l’emploi et de la formation professionnelle à FO. Sa nomination au ministère comme Adjoint à Antoine Foucher réunit ainsi anciens représentant patronal et syndical pour une mission commune.

A noter : membre du parti socialiste, il milite activement dans le 13e arrondissement parisien. En avril 2016, Stéphane Lardy avait été nommé inspecteur général des affaires sociales au sein de l’IGAS.

Lors d’une table-ronde organisée par l’Institut Montaigne en 2015, Stéphane Lardy évoquait le CPA et le CPF en ces termes qui éclaire sur la coloration qu’il pourrait vouloir impulser dans les réformes à venir  :

” Dans ce monde en mutation, avec une crise économique en même temps, on a un vrai sujet sur le CPA. Comment on fait en sorte d’assurer plus de flexibilité en entreprise, plus de sécurisation pour les personnes par le biais de la protection sociale, de la formation professionnelle. On a un enjeu sur la façon de rendre les droits fongibles. Par exemple, l’assurance chômage peut être un élément du compte d’activité à un moment. On pourrait questionner un demandeur d’emploi : voulez-vous monétiser un peu plus sur une action de formation, en complément d’une action de Pôle Emploi, etc. ? (…) C’est un travail de 5/10 ans.

Sur la question de la formation pro, on a fait une belle réforme, on a libéré les entreprises de leur obligation fiscale (…). Le CPF est un outil de choix pour l’individu. On peut imaginer aller plus loin sur la formation professionnelle. On a des exemples dans les pays nordiques, en Suède ou au Danemark où ils ont des mécanismes de reconversion plus importants qu’en France… par contre ça coûte cher, non pas financé par les cotisations mais par la fiscalité. Il faut laisser Le CPF se mettre en oeuvre, est un beau dispositif pour autonomiser le salarié dans ses choix. Le CPF est un des moyens de co-construire avec le chef d’entreprise. C’est un vrai changement organisationnel pour les entreprises, les salariés et les représentants syndicaux. Il faudrait aller plus loin sur les formations qualifiantes, au delà du socle de 150 heures”.

Marc Ferracci, Conseiller spécial auprès de la ministre

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Marc Ferracci

Proche de Macron depuis une quinzaine d’années, il était chef de cabinet du mouvement En Marche ! durant la campagne. Il a notamment travaillé sur le programme économique du candidat devenu Président.

Diplômé d’HEC et docteur en sciences économiques, il a soutenu sa thèse sur “La formation professionnelle des chômeurs en France : analyse théorique et évaluation empirique”, en 2006.

Il a publié à plusieurs reprises sur la formation professionnelle. Il est notamment le co-auteur de l’étude de l’Institut Montaigne “Formation professionnelle : pour en finir avec les réformes inabouties” (2011) avec 4 propositions :

  • substituer au système « former ou payer » des subventions aux formations ;
  • instituer un « chèque-formation » pour les chômeurs ;
  • transférer aux URSSAF la collecte de la cotisation spécifique ;
  • évaluer et certifier les formations.

Plus récemment, il est l’auteur d’un ouvrage aux Presses de Sciences Po “Evaluer la formation professionnelle” (2013).

Reste à connaître désormais la feuille de route, et les échéances à venir ! Quels impacts cette nouvelle politique de la formation professionnelle aura-t-elle sur les organismes de formation, les financeurs, les Opca ? Et quels bénéfices peuvent en attendre salariés, indépendants et demandeurs d’emploi souhaitant se former ?

Pour aller plus loin :

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