Emmanuelle WARGON, DGEFP

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La déléguée générale à l’emploi et à la formation professionnelle, Emmanuelle Wargon,  juge les débuts du compte personnel de formation encourageants. Mais demande aux acteurs de sortir de l’attentisme.

par Manuel Jardinaud 01/04/2015 source : Liaisons Sociales Magazine

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Emmanuelle WARGON, DGEFP

Un an après le vote de la loi réformant la formation professionnelle et trois mois après la mise en œuvre du Compte personnel de formation (CPF), quel bilan en tirez-vous ?

D’abord, nous avons produit un énorme travail collectif avec tous les acteurs – Opca, régions, COPANEF, organismes de formation… – depuis la transposition de l’accord national interprofessionnel en loi puis l’écriture des textes réglementaires pour enfin arriver à la mise en œuvre. Et nous avons encore beaucoup de travail devant nous car le processus n’est pas abouti. Nous travaillons notamment sur l’interface entre les systèmes d’information du CPF et des Opca. Plus ces systèmes seront connectés, plus les dossiers pourront être rapidement validés. Nous gagnerons alors en fluidité de traitement. En attendant, je conçois que cela ne soit pas très confortable.

Comment jugez-vous la montée en charge du CPF ?

Nous comptabilisons aujourd’hui un peu plus d’un million de comptes ouverts pour 130 dossiers de formation validés. Et 23500 certifications composent les listes de formations éligibles. Nous avons encore des progrès à faire, en particulier sur le moteur de recherche dont une version plus efficace sera mise en place début avril. Nous devons aussi faire apparaître les sessions de formation. Sur le CPF, nous sommes dans un processus constant d’amélioration. Nous lançons une campagne nationale de communication en radio et sur Internet le 13 avril, qui durera jusqu’en juin. Nous montrerons des situations concrètes concernant les différents nouveaux droits issus de la réforme. Nous souhaitons également que la hotline soit plus visible*.

Des inquiétudes se font entendre parmi les acteurs de la formation professionnelle…

Cette loi a fait bouger de nombreuses positions. Les acteurs doivent se construire de nouveaux repères. Les entreprises, par exemple, ne sont plus dans une logique d’obligation financière. Elles doivent découvrir cette nouvelle liberté, développer de nouvelles relations avec leurs Opca et leurs salariés. Je comprends qu’elles aient besoin d’un moment de réflexion. En revanche, je ne comprends pas l’attentisme sur le plan de formation dès lors qu’elles ont déjà engagé des moyens et acté leurs orientations.

Les organismes de formation semblent aussi préoccupés…

Un grand nombre d’entre eux ont un chiffre d’affaires fortement lié au DIF et sont légitimement inquiets de la naissance du CPF. Pour le reste, je crois que leur inquiétude vient en miroir d’un certain attentisme des acteurs. Pour les Opca, par exemple, la collecte est encore élevée et ils ne doivent pas retenir les fonds, tout comme les entreprises doivent continuer à former. Il existe une sorte de jeu dans lequel tout le monde attend tout le monde… Ce discours qui s’autoalimente sur la difficulté d’appréhender la réforme devrait cesser. Il faut  continuer à réfléchir en marchant et ne pas faire du surplace.

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